Le 9 décembre dernier, l'Union des producteurs de viande de Bretagne a organisé un débat à Saint-Quay-Portrieux, rassemblant près de 30 organisations liées à l'élevage, comptant plus de 12 000 éleveurs. Le président, Michel Bloc'h, a exprimé sa gratitude envers Arnaud Clugery, directeur d'Eau et Rivières, pour sa présence et son engagement dans un dialogue nécessaire, soulignant des enjeux communs tels que la préservation des sols.
Fondée en 1969, Eau et Rivières milite pour un environnement sain et durable. Les efforts ont porté leurs fruits : les taux de nitrates dans les cours d'eau bretons sont passés de 50 mg/l en 1995 à environ 30 mg/l actuellement. Selon Michel Marcon, directeur R&D à l’Institut français du porc, l'élevage breton a également réduit ses émissions de gaz à effet de serre d'un quart, en partie grâce à de nouvelles techniques de gestion des lisiers.
Toutefois, les bâtiments d'élevage vieillissants posent problème. De nombreux permis de construire modernes sont contestés par des associations environnementales, rendant la réglementation plus contraignante. Les éleveurs attendent impatiemment l'application de la loi Duplomb, qui viserait à simplifier les démarches administratives.
Pourtant, Clugery promeut un modèle alternatif, plaidant pour une approche décentralisée de la production, soutenue par des acteurs comme la Confédération paysanne. Il défend la multiplication de petits élevages pour réduire la densité animale, arguant que l'environnement souffre de cette concentration.
Les éleveurs ont répliqué : "Si l'élevage disparaît en Bretagne, cela ne se déplacera pas ailleurs, conduisant à un effondrement de la production de viande en France." Ils soulignent les conséquences économiques désastreuses et l’augmentation possible des importations de viande, souvent produite sous des normes inférieures en matière de sécurité alimentaire et de respect de l’environnement.
Ces discussions illustrent les tensions entre les nécessités économiques locales et les pressions environnementales croissantes. La place de l'élevage dans l’avenir de la Bretagne reste un sujet brûlant, nécessitant une concertation entre tous les acteurs concernés, afin de garantir à la fois le développement durable et la pérennité des filières locales.







