Ce samedi, Nigel Farage, leader de Reform UK, parti britannique anti-immigration, rassemblera ses partisans en Écosse, connu pour ses positions généralement de gauche. À seulement cinq mois des élections locales au Parlement écossais, il espère capitaliser sur un nouveau momentum électoral.
Farage, célèbre pour son rôle dans le Brexit et dont le parti est bien placé dans les sondages, prendra la parole à 12H00 à Falkirk, une ville située entre Glasgow et Édimbourg. Ce rassemblement coïncide avec des manifestations pro et anti-immigration, soulignant ainsi un climat de tension autour de la question migratoire dans la région.
Autrefois confronté à une foule hostile lors d'une visite en 2013, Farage semble désormais avoir trouvé une nouvelle audience. Des sondages récents laissent entrevoir que Reform UK pourrait atteindre la deuxième place lors des élections à Holyrood en mai 2026, bien que toujours derrière le SNP, parti indépendantiste qui régente la province depuis plusieurs années.
Cependant, Farage demeure une figure controversée en Écosse, avec 70 % des électeurs affirmant qu'ils ne voteraient pas pour lui, selon une étude de l’Université écossaise. Malgré cela, Reform UK semble attirer l'attention, incitant un désir de changements parmi la population locale. Emily Gray, directrice générale de l’institut Ipsos, déclare que les électeurs écossais cherchent une alternative aux dirigeants en place, ce qui profite au parti de Farage.
Ce dernier, avec sa rhétorique pro-Brexit et anti-immigration, s'adresse notamment à un électorat inquiets des conséquences de la crise économique et des migrations. Des recherches de YouGov indiquent que l'immigration est devenue le deuxième sujet de préoccupation pour les Écossais, juste après l'économie. "Je ne me sens pas en sécurité", a partagé Karen, une retraitée de Falkirk, commentant son épouse l'évolution du paysage social.
Les répercussions de cette ascension de Reform UK se font déjà sentir chez les conservateurs, dont le soutien a également commencé à s'effriter face à ce nouveau challenger. Fraser McMillan, chercheur à l'université d'Édimbourg, explique que plus de la moitié des partisans de Reform provenaient des rangs conservateurs auparavant, qui ont perdu leur crédibilité après des années au pouvoir.
La plus récente donation en politique britannique, atteignant neuf millions de livres sterling de Christopher Harborne, un investisseur en cryptomonnaies, pourrait encore renforcer la position de Reform. Les opinions de Farage, notamment ses déclarations sur une prétendue "destruction culturelle" à Glasgow, suscitent néanmoins des critiques et des réticences parmi le public.
Selon le politologue John Curtice, la progression de Reform UK en Écosse pourrait rencontrer des limites, car la majorité des Écossais avaient voté contre le Brexit en 2016. Cela pourrait poser un défi à Farage, qui doit instaurer une figure locale capable de séduire l'électorat écossais au-delà de sa personnalité déjà bien marquée.







