Des agriculteurs en colère ont bloqué l'autoroute Toulouse-Bayonne vendredi dernier pour s'opposer à la politique d'abattage des troupeaux touchés par la dermatose bovine. Face à une dégradation alarmante de la situation sanitaire, le gouvernement a maintenu sa stratégie et élargi les zones de vaccination obligatoires dans le Sud-Ouest. La Confédération paysanne a dénoncé une gestion « plus effrayante que la maladie elle-même », appelant à des mobilisations renforcées sur tout le territoire.
Les manifestations se sont intensifiées, avec plusieurs rassemblements prévus tout au long du week-end. À Carbonne, dans la Haute-Garonne, près de 80 tracteurs ont été mobilisés pour établir un campement sur l'A64, tandis que les agriculteurs avaient installé des bottes de paille et un groupe électrogène pour passer la nuit. Le Monde a rapporté que ces actions sont le résultat d'un ras-le-bol face à une politique qu'ils jugent injuste.
En écho à ces tensions, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a justifié la nécessité de l'abattage, affirmant qu'il s'agissait de la seule solution pour contrer la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Le 27 octobre, le premier cas a été signalé dans la Haute-Garonne, portant à quatre le nombre de départements touchés en Occitanie. En parallèle, les vétérinaires ont commencé à abattre les 207 vaches concernées, un acte qui a suscité la colère des exploitants agricoles.
Mme Genevard a affirmé que le protocole en place, qui repose sur des normes européennes, avait montré son efficacité ailleurs en France, mais n’a pas tardé à répondre aux critiques en se disant ouverte à un dialogue sur une vaccination élargie. Cela intervient dans un contexte où le ministère a décidé d'étendre les zones de vaccination obligatoire, touchant plusieurs départements, pour contrer une propagation rapide du virus (source : France Info).
Cependant, les opposants, incluant la Coordination rurale et la Confédération paysanne, plaident pour une approche différente, argumentant que l'abattage est une « épée de Damoclès » pour les éleveurs. Ils réclament une vaccination généralisée afin de protéger les bovins et soutenir l'ensemble de la filière. Leur position est en désaccord avec celle de la FNSEA, qui estime que la vaccination massive mettrait la France sous cloche et affecterait son statut d'indemne des maladies bovines en Europe.
Apparue en France en juin, la dermatose n'est pas transmissible à l'homme, mais elle représente une menace significative pour la vie des bovins. Alors que les tensions montent, le débat sur les méthodes de lutte contre la DNC prend de l'ampleur, chacune des parties cherchant à faire entendre sa voix dans cette crise sanitaire.







