Le tribunal des activités économiques (TAE) de Nanterre a prononcé, jeudi dernier, la liquidation du groupe d'électroménager Brandt, un monument de l'industrie française qui traverse des temps difficiles. François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, a exprimé son indignation : "C'est une terrible nouvelle pour notre industrie, un véritable choc pour les élus et les salariés".
Avec cette décision tragique, environ 700 emplois disparaissent, entraînant un deuil au sein des équipes qui espéraient un renouveau. En effet, un projet de Scop (société coopérative et participative), soutenu par le groupe Revive, avait été proposé pour préserver un minimum de 370 postes. Cette initiative, considérée comme une bouée de sauvetage, avait reçu le soutien enthousiaste de nombreux employés ainsi que des engagements financiers de l’ordre de 20 millions d'euros de la part des pouvoirs publics.
La déception est palpable parmi les acteurs locaux. "On a du mal à comprendre cette décision", déclare M. Bonneau. "Un soutien sans précédent avait été mobilisé pour cette offre. Il s'agit d'un traumatisme à l'approche des fêtes de Noël". En effet, la fermeture de Brandt n'affecte pas seulement ses deux usines en Centre-Val de Loire et son centre de service après-vente à Saint-Ouen-L'Aumône, mais aussi tout un écosystème d'entreprises et de sous-traitants.
Créer un avenir en redressement judiciaire était déjà un défi pour cette entreprise, comprise dans le giron du groupe algérien Cevital depuis 2014. Malgré un chiffre d'affaires de 260 millions d'euros, Brandt a dû faire face à un marché difficile du gros électroménager, impacté par la crise de l'immobilier dans le pays. En 2022, les ventes du secteur avaient chuté de 3,9 % après une baisse déjà constatée l'année précédente.
Cette situation témoigne de la fragilité du textile industriel français, notamment à l'heure où la consommation de produits électroménagers stagne. Économistes et spécialistes du secteur mettent en avant la nécessité de réinventer la production dans l'Hexagone afin d'éviter de tels drames à l'avenir.
Le choc de la liquidation de Brandt est d'autant plus dur à encaisser qu'il intervient juste avant les fêtes de fin d'année, période traditionnellement associée à l'espoir et à la prospérité. Les conséquences de cette annonce se répercuteront indubitablement bien au-delà des murs de l'entreprise, ajoutant une ombre au tableau de l’industrie française.







