À Billy-Montigny, près de Lens, les éducateurs de rue se battent contre une réalité inquiétante : l'usage croissant de nouvelles drogues, notamment le protoxyde d'azote. Ce gaz, souvent perçu comme ludique, remplace progressivement d'autres substances chez les jeunes, suscitant des préoccupations grandissantes. Comme l'évoque Marie Dupont, une éducatrice de rue, « le proto est devenu un vrai fléau. Les jeunes ne réalisent pas la dangerosité de ce qu'ils consomment ».
Dans un groupe de discussion, un éducateur pose la question : « Vous avez remarqué des effets bizarres après avoir fumé cette nouvelle drogue ? » Telle est la réalité à laquelle ces éducateurs font face chaque jour : il leur faut trouver un moyen d'engager le dialogue avec les adolescents. Leurs échanges prennent souvent la forme de simulations, permettant aux jeunes de verbaliser leurs préoccupations. « Parfois, il suffit de poser les bonnes questions pour qu'ils commencent à réfléchir », explique Julien Martin, un autre éducateur.
Les récents rapports de Franceinfo indiquent une augmentation des cas liés à l'usage du protoxyde d'azote dans de nombreuses régions de France. L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) souligne par ailleurs que les jeunes, attirés par la nouveauté, sont moins informés des dangers inhérents à ces substances. Il est crucial, selon les experts, d’instaurer des programmes éducatifs ciblés pour leur fournir des informations précises.
Les éducateurs de rue, souvent en première ligne, mettent en place des ateliers de sensibilisation afin de présenter des alternatives plus saines et d'encourager un dialogue ouvert sur la consommation. « L'important, c'est de créer un espace où ils se sentent en sécurité pour parler de leurs expériences », affirme Marie. Ce type d’approche se révèle être un enjeu crucial pour une jeunesse déjà fragilisée par de nombreux facteurs socio-économiques.
Face à cette crise, la prévention s'avère être un levier majeur. Les éducateurs espèrent que, grâce à leurs efforts, les jeunes réaliseront les conséquences de l'expérimentation des drogues et choisiront de faire des choix plus éclairés. La lutte continue et ils sont déterminés à faire entendre leur voix dans la jeunesse du Pas-de-Calais.
