Le tribunal des affaires économiques de Nanterre a prononcé, ce jeudi 11 décembre, la liquidation judiciaire du groupe Brandt, symbole du gros électroménager made in France. Cette décision tragique entraîne avec elle la disparition de 700 emplois dans l'industrie française.
Propriété du groupe algérien Cevital depuis 2014, Brandt était en redressement judiciaire depuis octobre dernier, cherchant une issue favorable à sa crise financière. L'objectif était d'accueillir un nouvel actionnaire pour relancer ses activités, d'un chiffre d'affaires de 260 millions d'euros. Malgré des efforts, notamment un projet de reprise par les salariés soutenu par des syndicats et l'État, aucune proposition suffisamment solide n’a émergé.
Des espoirs déçus malgré des aides substantielles
Récemment, une offre de reprise, bien qu'améliorée, n’a pu convaincre le tribunal, puisque elle aurait permis de sauver seulement 350 emplois et deux de ses usines, localisées près d’Orléans et à Vendôme. Les ministres Sébastien Martin et Roland Lescure ont exprimé leur « profonde tristesse » face à cette disparition, signant ainsi une nouvelle page sombre dans l'histoire de l'industrie française.
« C'est un moment difficile pour tous », déclare un expert en économie industrielle. « La liquidation de Brandt est non seulement un coup dur pour ses employés, mais aussi un signal inquiétant pour l'engagement de la France dans le secteur de l'électroménager. » Le contexte économique difficile, couplé à la pression de la concurrence internationale, menace davantage d'entreprises françaises, incitant à des réflexions profondes sur la pérennité de l'industrie locale.
Ce déclin, dont les racines sont aussi dans un manque d'anticipation face aux mutations du marché, interroge : comment relancer réellement l’électroménager en France ? Les réponses doivent venir rapidement, sous peine de voir d'autres acteurs subir le même sort que Brandt.
Pendant ce temps, les employés affectés se retrouvent dans l'incertitude : des vies et des carrières sont mises à mal, tandis que la France perd un de ses derniers fleurons industriels, laissant derrière elle une pensée amère pour l’avenir de la production locale.







