À l’approche de la sortie de son livre "Le journal d'un prisonnier", Nicolas Sarkozy, condamné pour des liens avec le procès libyen, a partagé des détails de ses trois semaines passées derrière les barreaux. Sa détention, rythmée par la prière et des repas frugaux, sera révélée dans cet ouvrage, annoncé pour le 10 décembre.
Le 25 septembre, l’ancien président a été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs, restant ainsi incarcéré dans la prison parisienne de la Santé. Durant sa détention, il a écrit un "Journal d'un prisonnier" de 216 pages, publié par Fayard, que Vincent Bolloré contrôle. La sortie du livre coïncidera avec une tournée de signatures en librairie dans le XVIe arrondissement de Paris.
Dès son incarcération le 21 octobre, Sarkozy a été frappé par l’ambiance austère de la prison, décrivant une prison "teintée de gris". Il relatait sa nourriture qui se limitait à "laitage, barre de céréales, eau minérale et quelques douceurs". Un aperçu de sa réalité difficile qu'il a partagé avec Europe 1 et Le Figaro, qui ont diffusé des extraits de son récit.
Sécure dans sa cellule, protégé par des agents, Sarkozy a passé 23 heures sur 24 enfermé, sauf pour les visites. Il confie avoir ressenti un grand désir de liberté, exprimant : "J’aurais donné beaucoup pour pouvoir regarder par la fenêtre et voir le monde extérieur". Il a également reçu la visite de Gérald Darmanin, le garde des Sceaux, avec qui il ne peut plus entrer en contact.
Lors de sa première soirée, le match du Paris-Saint-Germain lui a offert un maigre réconfort. Dans son livre, il évoque sa nécessité de prier, une action devenue naturelle pour lui : "Je me suis agenouillé pour prier", témoignant d'une recherche de force face à l'injustice qu'il subissait. Au cours de sa détention, il a également échangé avec l'aumônier, une expérience décrite comme enrichissante.
"La prison a été pour moi une épreuve, mais j'ai essayé d’en faire quelque chose de constructif", écrit Sarkozy, appuyant sur le fait qu’il a énormément appris, tant sur les autres que sur lui-même. Il a pu rédiger son livre en écrivant quotidiennement sur une simple table en bois, tandis que ses avocats s'occupaient de mettre ses idées au propre après sa libération.
En outre, il aborde des sujets politiques sensibles, pointant du doigt des figures comme Ségolène Royal et Emmanuel Macron, tout en saluant le soutien reçu de Marine Le Pen. Il n'hésite pas à critiquer la présence de députés de La France Insoumise qui seraient venus le visiter, déplorant un manque de respect pour la dignité d'un détenu.
Néanmoins, cet épisode judiciaire n'est pas la fin de ses tracas avec la justice. Non seulement il devra affronter un appel concernant son financement libyen, mais d'autres enquêtes le suivent, notamment sur ses activités de conseil en Russie et les conditions entachées du Mondial-2022 au Qatar. Les enquêtes s’orientent également vers des accusations de rétractation liées aux controverses impliquant Ziad Takieddine.
Ainsi, le récit de Sarkozy, à la fois personnel et politique, attire l’attention sur sa vie tumultueuse et son engagement continue dans le paysage politique français.







