La situation s’aggrave dans le secteur agricole face à la propagation de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui a suscité une mobilisation sans précédent des éleveurs dans plusieurs régions, notamment en Occitanie. Le 12 décembre 2025, la Confédération paysanne a rejoint la Coordination rurale pour dénoncer la stratégie du gouvernement, basée sur l’abattage des troupeaux contaminés, une méthode jugée plus dévastatrice que la maladie elle-même.
Les tensions ont atteint un sommet à Bordes-sur-Arize, en Ariège, où des manifestants ont affronté les forces de l’ordre pour empêcher l'euthanasie de 207 bovins. Selon les agriculteurs, les moyens déployés par la police, qualifiés de « disproportionnés », témoignent de l’angoisse ressentie dans un contexte de crise agricole majeure.
L'émergence récente de nouveaux cas de DNC dans des départements non concernés jusqu'à présent remet en question l’efficacité des mesures imposées. La Confédération paysanne, qui a été très critique envers l’abattage massif, cite ces événements comme preuve de l'échec d'une politique sanitaire qui, selon elle, pourrait être remplacée par une approche plus préventive, incluant la vaccination générale des bovins.
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a cependant réaffirmé son soutien à la méthode actuelle, soulignant que « l’abattage est la seule solution pour sauver la filière ». Elle a annoncé l’extension des zones de vaccination obligatoire, mais maintient que l’abattage demeure le cœur de la stratégie. Dans une déclaration, elle a précisé que moins de 0,02 % du cheptel bovin français a pour l’instant été affecté par cette mesure.
Des experts insistent sur la nécessité d'adapter la réponse à cette crise. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a utilisé des termes modérés, reconnaissant que « c’est un crève-cœur pour les agriculteurs », mais affirmant qu'une action rationnelle est cruciale face à la désinformation ambiante. Le débat autour de l'efficacité réelle des mesures gouvernementales s'intensifie, et il semble que la mobilisation des agriculteurs ne faiblira pas tant que des alternatives viables ne seront pas envisagées.
Face à cette crise potentiellement dévastatrice pour le secteur, la communauté agricole appelle à un dialogue et à une réflexion collective sur la meilleure manière de gérer la situation tout en protégeant les éleveurs et leur bétail, un enjeu crucial pour l’avenir de l’agriculture française.







