Le 10 décembre, l'Assemblée nationale a marqué un tournant significatif en approuvant le principe d'une augmentation des crédits alloués à la défense, avec 411 voix pour et 88 contre. Ce vote, bien que symbolique, témoigne des préoccupations croissantes concernant les menaces extérieures, comme l'a souligné le premier ministre, Sébastien Lecornu.
« L’instabilité politique ne doit pas nous détourner des réalités du monde », a déclaré Lecornu, insistant sur la nécessité d’une réponse robuste face aux défis sécuritaires actuels. Parmi les députés ayant soutenu cette initiative se trouvait Marine Le Pen, qui, bien qu'en accord avec l'augmentation des crédits militaires, a critiqué le gouvernement pour ce qu’elle appelle une « instrumentalisation » de la défense dans le cadre des négociations budgétaires, affirmant qu'elle ne soutiendrait pas le budget global proposé.
Les groupes de gauche, incluant La France Insoumise et le Parti Communiste, ont voté contre la proposition, tandis que les Écologistes ont choisi de s'abstenir. Le projet de loi de finances prévoit une injection de 6,7 milliards d'euros supplémentaires dans les forces armées. Cela s'inscrit dans un contexte de discussions budgétaires tendues, comme l'a rapporté Le Monde, avec la possibilité de prolongements des débats jusqu'en janvier 2024.
Alors que le gouvernement aspire à finaliser un budget équilibré d’ici la fin de l’année, la porte-parole Maud Bregeon a reconnu que des discussions prolongées pourrait être nécessaires. La dynamique parlementaire reste complexe, notamment en raison des divergences entre les élus, et la formation d'une majorité solide pour approuver le budget s'avère incertaine. Olivier Faure, le leader du Parti Socialiste, a exprimé des doutes quant à la capacité de parvenir à un accord avec le Sénat, qui semble peu enclin à des concessions.
Des experts en économie politique avertissent que l'échec d'un compromis pourrait conduire à l'adoption d'une loi spéciale, comme l'année précédente, permettant au gouvernement de poursuivre ses activités financières sans le nouveau budget. Cette situation illustre l'importance cruciale des débats à l'Assemblée, qui pourrait façonner l'avenir des priorités budgétaires de la France au prochain semestre.







