L'administration américaine envisage d'imposer aux touristes étrangers de divulguer leur historique sur les réseaux sociaux des cinq dernières années pour pouvoir entrer sur le sol américain. Cette mesure controversée pourrait engendrer un ralentissement du tourisme, déjà affecté depuis l'élection de Donald Trump.
Le rêve américain pourrait bientôt se heurter à des considérations de vie privée. Dans quelques mois, si la nouvelle réglementation est adoptée, il deviendrait impératif de communiquer ses comptes de réseaux sociaux pour entrer aux États-Unis. Un passager rencontré à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle a exprimé son mécontentement : "Ce que nous faisons sur les réseaux sociaux, ça ne regarde que nous. Je ne vois pas en quoi cela apporte quelque chose par rapport à toutes les informations que nous fournissons déjà. "
Une demande d'informations intrusive
Une autre voyageuse a ajouté : "Avec le temps, mes publications pourraient sembler inappropriées et risquer de me bloquer, je commencerais donc à douter de mon voyage aux États-Unis." Actuellement, les Français qui restent moins de 90 jours n'ont besoin que d'un formulaire ESTA sans obligation de fournir leurs réseaux sociaux. Cependant, ceux qui demandent un visa de longue durée doivent déjà rendre leurs comptes publics. Octave Kleindienst, étudiant à l'Université de Georgetown, a partagé son expérience : "Cela m'a mis mal à l'aise, j'avais l'impression d'être surveillé. Ce n'est pas agréable. "
Plus que des réseaux sociaux : une collecte d'informations massive
En plus des comptes de réseaux sociaux, les autorités américaines réclameraient des numéros de téléphone et des adresses électroniques des dernières années, ainsi que des informations personnelles sur les membres de la famille, comme les noms, dates de naissance et lieux de résidence. Donald Trump a justifié ces mesures en déclarant : "Nous voulons assurer notre sécurité et éviter l'entrée de personnes indésirables sur le territoire." Toutefois, cette nouvelle réglementation pourrait dissuader certains touristes, alors que les arrivées aux États-Unis ont chuté de 6 % cette année, selon l'Organisation mondiale du tourisme.
Alors que la Coupe du monde de football approche, des experts tels que K. Edward Raleigh, avocat spécialisé en immigration, alertent sur les conséquences possibles de cette politique : "Il y aura indéniablement des personnes qui hésiteront à partager leurs informations personnelles avec le gouvernement américain." Cette décision soulève des questions fondamentales sur la frontière entre la sécurité et la vie privée et pourrait avoir un impact durable sur l'image des États-Unis en tant que destination touristique.







