Un squelette exceptionnel de tarbosaurus baatar, cousin du célèbre T-Rex, sera restitué à la Mongolie par la France ce lundi 8 décembre. Saisi par les douanes françaises en 2015, ce spécimen rare insiste sur l'importance de la préservation du patrimoine paléontologique mondial.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, remettra officiel ce squelette, estimé à plusieurs millions d'euros, au ministère de la Culture mongol. En plus du tarbosaurus, une trentaine d'autres fossiles, comprenant des œufs de dinosaures, seront également restitués, soulignant les efforts croissants des autorités françaises pour lutter contre le trafic illégal de fossiles.
Un important trafic derrière cette restitution
Les fossiles, soigneusement transportés dans neuf caisses, avaient été pillés dans le désert de Gobi avant de transiter par la Corée du Sud. Cette saisie a eu lieu à Gannat, dans l'Allier, le 16 février 2015, et souligne l'ampleur du trafic qui touche désormais bien plus que les simples collections privées. Selon Le Figaro, le marché noir des fossiles est en pleine explosion, avec des valeurs dépassant les estimations initiales.
« Ce spécimen est une découverte extraordinaire, un vrai symbole de l'histoire naturelle », a déclaré Sophie Hocquerelle, porte-parole des douanes françaises, lors d'une interview sur France 2. Les experts estiment que la valeur actuelle du tarbosaurus pourrait atteindre 1,5 à 2 millions d'euros, compte tenu de la montée de l'intérêt pour les fossiles.
La Mongolie, riche en ressources paléontologiques, fait face à une exploitation illégale massive de ses sites, comme l'a souligné Pierre-Elie Moullé, conservateur de musée. « Le public est de plus en plus fasciné par les dinosaures, et cela alimente un marché noir florissant. »
Une trentaine de fossiles restitués
Dans le cadre de cette restitution, les autorités françaises ont également identifié des commanditaires impliqués dans ce trafic, notamment en France, en Belgique et en Allemagne. Les efforts pour contrer ces activités illégales mettent en avant la nécessité d'une coopération internationale, que ce soit à travers le partage d'informations ou la mise en place de lois plus strictes.
Lors d'une vente aux enchères à Paris en 2021, un tricératops géant, surnommé « Big John », avait été vendu pour plus de 6 millions d'euros, illustrant l'appétit croissant des collectionneurs pour des artefacts paléontologiques. La restitution du tarbosaurus baatar marque ainsi une étape significative dans la lutte contre le trafic illégal et le pillage du patrimoine culturel mondial.







