Dans une affaire criminelle marquante, les enquêteurs de Poitiers semblent avoir fait un pas de géant vers la justice. Le 23 juin 2015, une joggeuse de 25 ans avait été victime d'une violente agression sur un sentier le long du Clain. L’attaque, brutale et choquante, avait laissé la jeune femme entre la vie et la mort. Un homme, surgissant d’un scooter noir, l’avait frappée, blessée avec un tournevis, puis violée. Le fait que l’ADN de l’agresseur ne correspondait à aucun profil dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) avait plongé l’affaire dans une impasse, malgré les efforts de la police.
Après plusieurs années, le dossier a été rouvert par le pôle national des crimes non élucidés de Nanterre. Les enquêteurs ont d'abord essayé d'établir des liens par parenté, mais sans succès. Ce n’est qu’en recourant à la généalogie génétique, une méthode peu utilisée en France, qu’ils ont enfin obtenu des résultats. L’ADN inconnu a été envoyé aux États-Unis, où les bases de données d’ADN sont beaucoup plus conséquentes, notamment grâce aux tests de généalogie réalisés par des sociétés privées.
Les experts américains ont pu établir un lien de parenté avec un suspect potentiel, un jeune homme de 28 ans résidant aujourd'hui en Indre-et-Loire. Ce dernier, âgé de 17 ans au moment des faits, a été placé en garde à vue le 9 décembre 2025, pour des accusations graves, comprenant tentative de meurtre et viol. Les investigations se poursuivent pour confirmer son identité avec l'ADN retrouvé sur la scène de crime.
Cette avancée marquante soulève des questions non seulement sur le cas du violeur au tournevis, mais aussi sur les implications plus larges de l’utilisation de la généalogie génétique dans d’autres affaires non résolues. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, défend un projet de loi pour faciliter l'intégration de cette méthode dans les enquêtes criminelles. Selon certains experts, une telle approche pourrait révolutionner la manière dont la justice traite les affaires non élucidées en France.
Les conséquences de cette arrestation pourraient également inciter les autorités à reconsidérer d'autres affaires anciennes, renforçant ainsi l'espoir pour de nombreuses victimes qui attendent justice depuis des années. Un commentateur a déclaré que cette situation montre que, même après des années, la technologie et la coopération internationale peuvent faire progresser les enquêtes criminelles. C'est un message encourageant face à l'incertitude qui entoure souvent les affaires non résolues.







