Lors de la récente conférence de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne, le département américain de l'Énergie a exprimé son enthousiasme pour l'intégration de l'IA dans le domaine nucléaire. Rian Bahran, ancien sous-secrétaire adjoint pendant l'administration Trump, a déclaré que cette technologie pourrait « doubler la productivité » de l'ingénierie et de la recherche scientifiques américaines d'ici une décennie.
Cependant, ces déclarations ont été accueillies avec scepticisme. Selon 404 Media, des membres de la communauté scientifique craignent que cette technologie, sous l'égide d'une déréglementation potentielle, puisse compromettre la sécurité de l'industrie.
Une plateforme globale pilotée par l'IA
Au cours de la conférence, Rian Bahran a également annoncé un partenariat entre son ministère et des investisseurs privés enclins à investir un milliard de dollars dans le développement d'une plateforme intégrée. Cette plateforme relierait les meilleurs superordinateurs, systèmes d'IA et instruments scientifiques avancés. Selon Bahran, cela pourrait résoudre la crise énergétique qui touche les centres de données alimentant l'IA, et permettrait ainsi d'initier la construction de nouvelles centrales nucléaires.
« Ces efforts permettront de réduire considérablement le temps et les coûts nécessaires pour créer les matériaux les plus avancés pour les réacteurs de nouvelle génération », prédit Rian Bahran.
Son équipe, en collaboration avec des entreprises privées, développe des logiciels capables de générer des modèles 3D et d'automatiser le processus de construction. Cette approche vise à réduire l'implication humaine à moins de 5%, selon les prévisions de Bahran.
Pourtant, cet enthousiasme n'est pas partagé par tous. Heidy Khlaaf, scientifique en chef à l'institut AI Now, qualifie ces assertions d'« dangereuses », mettant en garde sur les conséquences possibles pour les travailleurs humains. Sofia Guerra, experte en sûreté nucléaire ayant travaillé pour l'AIEA, abonde dans ce sens, évoquant le risque d'erreurs en cascade en raison de l'IA : « La sécurité nucléaire a besoin d'une expertise humaine, c'est un impératif essentiel ». Selon elle, la prudence doit primer dans un secteur sensible où chaque détail compte.







