Dans les Pyrénées-Orientales, la politique de transport scolaire a pris un tournant surprenant, forçant de nombreux enfants à parcourir à pied des distances plus longues que la durée de leurs cours de natation. Le collège Marcel-Pagnol de Perpignan est un exemple frappant de cette situation : les élèves de 6e, au lieu de bénéficier d'un transport en bus vers la piscine Arlette-Franco, doivent désormais se rendre à pied. Située à seulement 1,4 km de l'établissement, la piscine ne répond pas aux critères requis de 1,5 km pour mobiliser un transport dédié.
Cette nouvelle mesure, entrée en vigueur depuis le 1er décembre, complique considérablement l’organisation des cours de natation. Didier Plana, professeur d'éducation physique, déplore qu'un trajet aller-retour de une heure soit désormais nécessaire, réduisant le temps effectif de cours de natation à seulement une demi-heure. Ce changement a des conséquences désastreuses, car près de 45 % de ces collégiens ne savent pas nager, exacerbant ainsi un problème de sécurité aquatique dans la région.
La raison officielle avancée par le Département pour cette décision est d’ordre financier. Marie-Pierre Sadourny, élue départementale, a expliqué : "En 2018, le budget alloué était de 200 000 euros, alors qu'il a presque doublé en 2024, atteignant 471 000 euros". Ce justificatif budgétaire, bien que compréhensible dans un contexte de restrictions financières, semble ignorer les réalités vécues par les élèves et leurs enseignants. "Nous avons demandé une gestion pragmatique des transports, mais il semble que la décision ait été prise sans une évaluation adéquate de la situation sur le terrain", a affirmé Didier Plana, soulignant que des conditions climatiques défavorables comme la pluie ou le froid pourraient affecter le bien-être des jeunes lors de ces trajets.
Malheureusement, cette situation n'est pas isolée. D'autres établissements de la région connaissent des difficultés similaires, ajoutant un stress inutile aux élèves et aux parents. Bien que Marie-Pierre Sadourny ait laissé la porte ouverte à des discussions sur une mutualisation du transport entre plusieurs établissements, la situation actuelle soulève des inquiétudes à plusieurs niveaux. France Bleu et d'autres médias locaux soulignent l'urgence de reconsidérer cette décision, en tenant compte non seulement des aspects financiers, mais aussi de la sécurité et de la santé des jeunes.







