Quatre jours avant de célébrer son vingtième anniversaire, Mathis Polart a perdu la vie à Lille, fauché par un conducteur sous l'emprise du protoxyde d'azote. Ce triste événement a suscité une onde de choc dans toute la région. Le 1er novembre, alors qu'il rentrait de soirée, une vidéo amateur a capté l'horreur de la scène : une voiture, en fuite après un contrôle de police, heurte mortellement le jeune homme.
À la suite de ce drame, sa mère, Laetitia, a décidé de se battre pour que la substance responsable de cette tragédie, communément utilisée comme gaz hilarant, soit classée comme un stupéfiant. Le 11 décembre, elle a été reçue par plusieurs membres du gouvernement, dont Laurent Nuñez, le ministre de l'Intérieur, ainsi que Gérald Darmanin, ministre de la Justice. Émus, ces représentants ont écouté son cri du cœur face à ce fléau sociétal.
« J'ai vraiment à cœur de faire entendre la voix de Mathis », a déclaré Laetitia, soulignant sa détermination à transformer son chagrin en action. Elle a souligné les conséquences dramatiques de l'usage détourné de cette substance, devenue tristement célèbre pour son usage récréatif.
Des tragédies récentes soulèvent des inquiétudes
Non loin de là, à Alès, un autre drame a frappé la communauté lorsqu'un accident a coûté la vie à trois adolescents. Une enquête a établi un lien avec l'inhalation de protoxyde d'azote, confirmant les craintes exprimées par Laetitia. « Bien que les circonstances soient différentes, cela montre à quel point ce gaz est dangereux », a-t-elle affirmé.
Sa principale demande : une loi stricte, qui pourrait être nommée « loi Mathis », pour en finir avec le fléau que représente le protoxyde d'azote. Les membres du gouvernement semblent prendre des mesures en ce sens, ce qui a apporté un peu d'espoir à Laetitia et son conseil, l’avocat Me Antoine Regley. « Nous espérons que cela se traduira par des actions concrètes », a-t-il ajouté.
Une volonté de durcir les sanctions
« Il est urgent d'agir et d'éradiquer la circulation de ce gaz », insiste Me Regley. Il suggère d’instaurer des sanctions sévères contre les consommateurs, en particulier en matière de permis de conduire. « La détention de protoxyde d'azote devrait être punie par la confiscation immédiate du véhicule », remarque-t-il. Actuellement, la loi reste floue sur ce sujet, rendant difficile l’intervention des forces de l’ordre.
Les autorités ont déjà commencé à réagir à cette problématique. Par exemple, certains préfets ont pris l'initiative d'interdire la vente de ce gaz, notamment pendant les périodes à risque comme les fêtes de fin d'année. Pourtant, beaucoup estiment que ces mesures sont encore insuffisantes.
Un soutien pour les familles touchées
Au-delà de son combat pour la législation, Laetitia souhaite également que les familles de victimes reçoivent le soutien dont elles ont besoin. Elle a partagé son expérience difficile avec la perte de son fils, soulignant le manque d'assistance de la part des services d'urgence après l'accident. Elle espère que les autorités se pencheront sur cette question afin d'améliorer l'accompagnement psychologique des familles endeuillées.
« La République doit soutenir les familles touchées par de telles tragédies », a-t-elle déclaré. Les ministres ont semblé touchés par cette réalité et envisagent de mettre en place des mesures pour mieux accompagner ces familles.
Ce combat est bien plus qu'un simple appel à mesure législative ; il s'agit d'une voix qui porte le souvenir d'un jeune homme et l'espoir de ne plus jamais revivre de telles pertes.







