Dans un tournant majeur pour son infrastructure, l'Égypte teste actuellement sa première ligne de train à grande vitesse, reliant Ain Sokhna sur la mer Rouge à Marsa Matrouh. Ce projet ambitieux de 660 kilomètres ne se limite pas à réduire les temps de trajet, mais s'inscrit dans une vision plus vaste de l'avenir des transports dans le pays.
Avec des vitesses atteignant 250 km/h, cette ligne promet d'attirer les voyageurs tout en désengorgeant le célèbre Canal de Suez. Des experts comme Mohamed Ali, ingénieur en transport, notent que ce projet pourrait devenir "un catalyseur pour le développement régional", contribuant à la relance économique de zones souvent négligées.
Le consortium formé par Siemens et Deutsche Bahn est à la manœuvre, avec la livraison de 41 rames Velaro spécialement conçues pour les conditions désertiques de l'Égypte. "Ces trains ne sont pas seulement rapides, mais ils sont également adaptés aux défis climatiques de la région", souligne Anna Schmidt, porte-parole de Siemens Mobility.
Le gouvernement égyptien a également annoncé un engagement fort envers l'emploi local, intégrant jusqu'à 95 % de personnel égyptien dans les opérations de gestion et d'exploitation du réseau, un pas vers l'autonomisation technique du pays. Kamel El-Wazir, ministre des Transports, a affirmé que "ce projet ne se limite pas à une modernisation des infrastructures, mais représente un investissement dans notre capital humain".
Comparativement, la France, bien que n'ayant pas participé à ce projet, a encore un rôle éducatif en formant des conducteurs de train égyptiens sur son territoire, une initiative qui favorise l'échange de compétences.
Alors que l'Égypte s'apprête à entrer dans le club exclusif des 21 nations possédant des lignes à grande vitesse, ce réseau ferroviaire pourrait contribuer à transformer la mobilité pour des millions de personnes, comme l'indique Roland Busch, PDG de Siemens AG. "Nous assistons ici à la naissance d'un avenir durable et interconnecté pour l'Égypte." À travers ce projet, l'Égypte élève non seulement son infrastructure ferroviaire, mais également sa stature internationale sur la scène des transports modernes.







