Emmanuel Macron, lors de son récent voyage en Chine, a intensifié son discours en mettant en garde contre l'imposition de droits de douane sur les produits chinois si Pékin ne prend pas des mesures concrètes pour réduire le déficit commercial croissant entre la Chine et l'Europe.
Dans un entretien accordé au journal Les Échos, Macron a clairement déclaré : « Si les autorités chinoises ne réagissent pas rapidement, nous, Européens, n'aurons d'autre choix que d'adopter des mesures significatives similaires à celles des États-Unis, incluant l'imposition de droits de douane sur les produits chinois. »
Cette annonce fait suite à l'augmentation continue du déficit commercial qui entache les relations économiques entre l'Europe et la Chine. Alors que Washington a déjà un système de tarifs douaniers en place, Macron souligne la nécessité pour l'Europe de protéger son industrie. « La Chine menace le cœur du modèle industriel européen, essentiellement centré sur l'automobile et la machine-outil », a-t-il ajouté, reconnaissant l'urgence de la situation.
Il a exprimé sa préoccupation quant au fait que les mesures protectionnistes prises par l’administration Trump ont exacerbé ce problème en redirigeant massivement les flux commerciaux chinois vers l'Europe. « Aujourd'hui, nous sommes dans une situation délicate, entre les deux puissances », a-t-il souligné.
En dépit de la nécessité d'action, Macron admet que la constitution d'un front uni en Europe sur ces questions demeure complexe, notamment en raison de la position de l'Allemagne, fortement implantée en Chine. Cependant, il reste ferme sur l'importance d'attirer des investissements chinois sur le sol européen pour équilibrer les échanges. « Nous ne pouvons pas continuer à être uniquement des importateurs. Les entreprises chinoises doivent également investir en Europe », a-t-il plaidé.
Plusieurs experts, comme le professeur d'économie à l'université Paris-Dauphine, soulignent que l'Europe doit adopter une approche collective et stratégique pour contrer le défi chinois. Ils ajoutent que le temps presse et que des actions proactives sont cruciales pour éviter que la dépendance commerciale ne devienne un obstacle à la souveraineté économique.







