André Bacchiolelli a été condamné ce jeudi 11 décembre 2025 à Aix-en-Provence à une peine de trente ans de réclusion criminelle, dont vingt de sûreté, pour avoir abattu l’avocat Antoine Sollacaro le 16 octobre 2012 à Ajaccio. Ce verdict marque une étape importante dans une affaire qui a profondément marqué la Corse, tant sur le plan judiciaire que social.
L’avocat, ancien bâtonnier d'Ajaccio et défenseur de personnalités controversées tel qu’Yvan Colonna, a été abattu de cinq balles à proximité d'une station-service, un acte qualifié à l'époque de « onde de choc » par Christiane Taubira, alors ministre de la Justice. Ce meurtre a suscité une forte émotion, non seulement en Corse, mais aussi à travers la France, étant donné le statut de Sollacaro et son implication dans des causes sensibles.
Mickaël Ettori, également jugé dans le cadre de cette affaire pour association de malfaiteurs et en fuite depuis 2020, a écopé de quinze ans de prison. En revanche, Jacques Santoni, considéré comme le commanditaire présumé du meurtre et connu pour son rôle dans la bande criminelle du Petit Bar, n’a pas été jugé en raison de problèmes de santé. Son cas sera examiné ultérieurement, ajoutant un autre chapitre complexe à une affaire déjà chaotique.
La décision du tribunal a été saluée par les avocats de la famille Sollacaro, qui ont exprimé un sentiment de soulagement après treize années d’attente. Philippe Soussi a déclaré : « Ce que je retiens, c’est la déclaration de culpabilité. La justice est enfin passée, et c'est un moment significatif pour la famille. »
Cependant, tous ne partagent pas cet optimisme. Bruno Rebstock, avocat d’André Bacchiolelli, a critiqué le déroulement du procès, le qualifiant de « verdict qui n’honore pas la justice ». Il a également laissé entendre qu’il pourrait faire appel de cette décision, mettant en question la transparence de la procédure qui s’est tenue à huis clos.
Christophe Crénel, criminologue et expert en justice pénale, a ajouté : « Cette affaire illustre les tensions persistantes en Corse et la difficulté de mener à bien des enquêtes dans un environnement où la peur et le non-dit sont omniprésents. »
Le procès de l’assassinat de Sollacaro a non seulement relevé des enjeux judiciaires, mais a également mis en lumière la complexité des relations sociales en Corse, où les histoires de vengeance et de crime organisé continuent de tellement influencer la vie quotidienne. Alors que les condamnations se multiplient, la question de la sécurité et de la justice reste au cœur des débats.







