Le tribunal correctionnel de Nantes a récemment rendu un verdict contre deux militants de la CGT, leur infligeant une peine de deux ans de prison avec sursis pour des actes de violence survenus lors d'une grève à la centrale EDF de Cordemais, en Loire-Atlantique. Cette affaire met en lumière les tensions croissantes dans le secteur énergétique, alors que la France s'engage vers une transition énergétique plus durable.
Les deux délégués syndicaux, âgés de 39 et 47 ans, ont également reçu une interdiction de port d'arme et une inéligibilité de trois ans. EDF a déclaré « prendre acte » de la décision du tribunal, soulignant la nécessité d'un dialogue constructif en période de changement.
Les événements se sont déroulés le 27 septembre 2024, lors d'une mobilisation contre la fermeture prévue de la centrale à charbon. Selon les témoignages, les militants auraient tiré des pétards très bruyants à proximité du directeur du site et d'autres employés, provoquant chez plusieurs d'entre eux des acouphènes et des troubles anxieux. Ces pétards, non disponibles dans le commerce, génèrent un bruit pouvant atteindre 160 décibels, bien au-delà du seuil dangereux de 80 décibels, comme l’a rapporté le tribunal.
À la barre, les prévenus ont justification leur action comme une expression de la « colère » des travailleurs face à des décisions perçues comme une trahison de la part de la direction, qui avait récemment abandonné le projet de reconversion de la centrale à la biomasse. Dans le contexte de l'escalade des conflits sociaux, d'autres experts, tels que des sociologues, soulignent que les tensions au sein des travailleurs sont souvent exacerbées par des réformes non concertées.
Alors que la centrale de Cordemais départementale devrait cesser sa production d'électricité d'ici 2027, cette affaire illustre la détresse et l'inquiétude des travailleurs face à des changements qui pourraient impacter leur avenir. De plus en plus de voix s'élèvent pour interpeller la direction d'EDF sur la nécessité d’un dialogue ouvert et respectueux avec les syndicats, afin de prévenir de telles escalades à l'avenir.







