Élisabeth Borne, ancienne Première ministre et maintenant députée Renaissance, propose au gouvernement d'utiliser l'article 49.3 afin d'accélérer l'adoption du budget pour 2026. À quelques jours d'une échéance cruciale, elle souligne l'importance de garantir un budget avant la fin de l'année.
Dans son entretien avec Le Parisien, Borne déclare : "Nous ne devons pas hésiter à opter pour le 49.3. Passer par une loi spéciale, comme proposé, pourrait limiter nos capacités à engager de nouvelles dépenses, ce qui serait nuisible pour notre sécurité, nos collectivités et l'économie." Cette position ne fait pas l'unanimité, d'autant que le ministre Sébastien Lecornu avait promis, lors de sa nomination, de renoncer à cet outil controversé.
Depuis son utilisation fréquente lors de son mandat à Matignon, Borne a invoqué le 49.3 à 23 reprises en 20 mois. Ce mécanisme constitutionnel permet au gouvernement d'adopter un projet de loi sans voter ses conclusions, mais son emploi suscite de vives critiques. En effet, Lecornu avait affirmé qu'il souhaitait "partager le pouvoir avec les députés", une promesse qui semble contrariée par les déclarations de Borne.
"Il est crucial d'avoir un budget à temps, et le 49.3 peut être une voie alternative pour obtenir une adoption moins conflictueuse des textes", ajoute Borne. Malgré cette suggestion, la porte-parole du gouvernement, Maud Brégeon, a jugé la question peu pertinente en soulignant que le véritable défi réside dans le contenu du budget lui-même plutôt que dans le processus de vote.
Cette dynamique met en lumière une tension persistante au sein du gouvernement, où l'exigence d'efficacité se heurte à des promesses de collaboration avec l'Assemblée nationale. Comme le note le journal BFMTV, les répercussions de cette discussion sur le 49.3 continueront de faire l'objet de débats intenses alors que l'échéance pour le budget 2026 approche.







